Tricoter en été : les fibres végétales artificielles

Aujourd’hui je vais de vous parler des fibres végétales artificielles ! Pour ce qui nous concerne, en tricot, les fils plutôt estivaux, il s’agit principalement de fibres transformées artificiellement à partir de la cellulose. Ces matières premières naturelles sont traitées de manière à obtenir des filaments, qui formeront un fil à tricoter ! Difficile de dire s’il s’agit encore de fibres naturelles, mais ce ne sont pas non plus des fibres artificielles. C’est entre les deux !

Je ne vais pas rentrer dans les détails techniques mais on fait souvent un usage restrictif des termes. La « viscose » est une fibre obtenue par traitement des fibres de cellulose, toutes les fibres de cellulose, qu’elles proviennent du bois, du bambou, du soja ou de l’eucalyptus… Et même très rarement de lin. Avec l’apparition de noms commerciaux pour la commercialisation de ces fibres (Tencel, Lyocell, Lenzing…) on a tendance à imaginer que la viscose est le produit uniquement du bois. Mais pas du tout, la viscose est uniquement le fil obtenu par un procédé spécifique, quelle que soit l’origine de la cellulose. Pour simplifier et rester sur l’usage commun, j’ai choisi de traiter des viscoses « traditionnelles » issues du bois puis des viscoses « modernes » issues d’autres végétaux.

La viscose traditionnelle

Issue donc du traitement de la cellulose de bois le plus souvent, c’est une fibre très souple ; brillante, qui peut s’apparenter à de la soie lorsque le fil est très fin. C’est d’ailleurs dans ce but qu’elle a été élaborée au 19éme siècle, pour se substituer à la rare et coûteuse soie.

Instant culture : pourquoi le mot « viscose » ? Il s’agit de la contraction de « visqueux » et de « cellulose » !

La viscose est une fibre énergivore, elle nécessite une grande quantité d’eau pour sa fabrication, mais aussi de matière première. On considère qu’il faut 1kg de cellulose pour obtenir 400g de fibres de viscose. Sa production est alors de plus en plus normée et encadrée, notamment pour la production du bois, via des forêts gérées durablement (labels FSE ou FSC ou PEFC). La cellulose est aussi issue de résidus d’autres productions ou de l’éclaircissement des forêts. Le processus de fabrication est également maintenant strictement encadré, tant sur le point de vue environnemental qu’humain. Malgré tout, ce n’est pas la fibre la plus écologique qui soit, bien que de plus en plus contrôlée. C’est pour ça que sont apparues dans les années 80 de nouvelles viscoses, soit plus normées en terme de production, soit issues d’autres végétaux, qui nécessitent moins de ressources pour être produites.

Tricoter des fibres de viscose, quelle que soit la matière première, est bien plus agréable que de tricoter du lin ou du coton, le fil est doux, souple. Sans pour autant être aussi élastique que de la laine, il se détend un peu au blocage, les points de dentelle prennent de l’ampleur et le tissage s’assouplit. Le plus souvent ce sont des fils ronds qui offrent un point bien défini et un rendu lisse et régulier. L’ajout de viscose dans un fil, à du lin par exemple ou à du coton, atténuera la raideur au tricotage pour le rendre plus agréable et apportera souplesse et drapé au tricot ainsi obtenu. Par exemple le parfait Studio Linen d’Erika Knight, composé de viscose de lin et de lin recyclé qui est une véritable petite douceur à tricoter.

Les viscoses dites « modernes »

La nécessite d’un usage raisonné des ressources et d’une production plus respectueuse de l’environnement a permis l’émergence de nouvelles façons de produire et de nouveaux produits. Il s’agit le plus souvent de noms commerciaux et de marque déposées, sur la base du procédé de la viscose, mais en utilisant d’autres matières premières que le bois, et d’autres procédés techniques.

La majorité des cultures dont sont issues ces nouvelles viscoses sont économes en ressources, elles nécessitent peu d’eau pour un rendement très élevé, contrairement au coton par exemple. Il faut cinq fois moins d’eau pour produire un kilo de Tencel™ qu’un kilo de coton. Le bambou et l’eucalyptus prennent le pas aujourd’hui sur le bois car leur production nécessite très peu d’eau, d’entretien et des produits phytosanitaires, voir aucun.

le Lenzing™ Ecovero™ :

Une nouvelle viscose a fait son apparition sur le marché de l’habillement : le Lenzing™ Ecovero™. Contrôlé par l’Eco Label Européen, ce produit est respectueux de l’environnement et de la santé des hommes en charge de la production. Il n’a pas encore fait son apparition dans l’univers tricot mais je l’attends avec impatience !

Tencel® ou lyocell :

issus de la pulpe de feuillus comme l’eucalyptus ou le bambou, c’est une fibre très souple et brillante, obtenu grâce à un solvant non toxique et récupéré à plus de 99% lors de la fabrication. Les normes strictes qui encadrent sa production nous garantissent un produit vraiment responsable. Infroissable, résistant, et antibactérien, le lyocell est la fibre parfaite pour des tricots d’été facile à vivre et à entretenir (le lavage en machine est possible jusqu’à 60°C). De plus il a un pouvoir absorbant supérieur au coton ou à la soie. C’est une excellente alternative végan à l’usage de la soie. Le meilleur exemple de fil à base de Lyocell est le Morning Salutation de Kremke. Ce fil bien rond, d’épaisseur DK est souple et légèrement lustré, et se lave en machine ! Il sera mis en valeur par exemple avec le top Stargazer de Virginie Mahon.

La fibre de bambou :

La viscose de bambou est une fibre moderne et épatante. Brillante, très douce, elle est antibactérienne, anti-odeurs et anti-UV. C’est le fil parfait pour les tricots d’enfants ou les petits tops bien agréables lors des grosses chaleurs. De plus, c’est un fils très léger, un top en 10/12 pèsera moins de 200g. ! Avec 15% de viscose de bambou, le fil Forest de Pascuali s’adapte à toutes vos envies de tops d’été comme le tout mignon Cléo de Cécile qui Tricote ou la soyeuse Cumbria de Pascuali aussi pour réaliser le magnifique top Gatsby de Piña Candio que je vous propose en coffret.

La fibre de soja :

Actuellement je n’ai pas encore trouvé le fil parfait à vous proposer en viscose de soja mais j’y travaille car ses caractéristiques me bluffent ! La viscose de soja est produite à partir des déchets végétaux de l’industrie alimentaires ou des protéines de soja. Elle est comparée également à de la soie pour sa douceur ou à du cachemire, vous comprenez que j’ai envie de vous en proposer ?
Elle présente aussi tous les avantages des fibres végétales artificielles : douceur, légèreté, infroissable et thermorégulatrice !

J’espère que vous aurez maintenant envie de tricoter des fibres végétales, naturelles ou artificielles, que vous en aur

ez appris un peu plus sur les fibres végétales artificielles aujourd’hui… Est-ce que j’en ai oublié ? Est-ce que vous voudriez en voir plus en boutique ? Lesquelles ?